Correspondance de Voltaire/1751/Lettre 2230
Dans la crainte où je suis, monsieur, que vous n’ayez pas reçu ma lettre que j’ai eu l’honneur de vous écrire pour vous prier d’ordonner la levée du scellé mis sur des papiers volés à M. de Voltaire par Longchamp, son valet de chambre, et une femme nommée Lafond, je vous réitère mes prières, afin que ces papiers me soient rendus, comme vous et M. le comte d’Argenson me l’avez promis. L’huissier m’a dit qu’on avait trouvé chez Longchamp deux manuscrits entiers de Rome sauvée, et le Voltairiana ; et chez Lafond un tome de lettres manuscrites appartenantes à M. de Voltaire, et que Longchamp m’a avoué depuis avoir pris dans sa bibliothèque. Je vous demande en grâce de me faire rendre le tout : je vous en aurai une vraie obligation.
J’ai l’honneur d’être avec respect, monsieur, votre très-humble et très-obéissante servante.
Répondu à Mme Denis, le 5 mai 1731, que j’ai donné des ordres au commissaire Rochebrune de lever les scellés et de lui remettre les manuscrits et ouvrages qu’elle demande.