Aller au contenu

Correspondance de Voltaire/1753/Lettre 2521

La bibliothèque libre.
Correspondance de Voltaire/1753
Correspondance : année 1753, Texte établi par Condorcet, GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 566-567).

2521. — À M. LE MARQUIS D’ARGENS.

Cher frère, vous êtes assurément le premier capitaine d’infanterie qui ait ainsi parlé de philosophie. Votre extrait de Gassendi est digne de Bayle. Je ne savais pas que Gassendi eût été le précurseur de Locke, dans le doute modeste et éclairé si la matière peut penser. Il y a dans de vieux magasins, où personne ne fouille, des épées rouillées, mais excellentes, dont un bon guerrier peut se servir pour percer les sots.

Belzébuth vous ait en sa sainte garde ! mon cher marquis, je vous aime de tout mon cœur. Tâchez de venir aujourd’hui chez votre frère le damné, qui souffre plus que jamais.