Correspondance de Voltaire/1753/Lettre 2643

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Correspondance de Voltaire/1753
Correspondance : année 1753GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 119-120).

2643. — À M. DUPONT[1]
avocat.
Strasbourg ; le 4 septembre.

Je vous aurais remercié plus tôt, monsieur, sans ma mauvaise santé, qui m’interdit tous les devoirs et tous les plaisirs. Je ne peux, dans mes moments de relâche, vous remercier qu’en prose. Vous faites si joliment des vers que vous m’ôtez le courage d’en faire, en m’en inspirant le désir. Votre épître est charmante ; je la mérite bien peu, mais je n’en ai que plus de reconnaissance : elle me donne grande envie de voir l’auteur. J’aimerais beaucoup mieux les Platon que les Denis[2]. Soyez persuadé, monsieur, de la sensibilité et de l’estime sincère de votre, etc. V.

  1. Avocat au conseil souverain de Colmar, sa ville natale, où il est mort peu de temps avant la Révolution. Ce légiste, que Voltaire commença à connaître personnellement au commencement d’octobre 1753, était alors le meilleur avocat de Colmar, et les connaissances qu’il avait sur le droit public de l’empire, encore que Voltaire ne s’en soit pas particulièrement occupé dans ses Annales, furent d’un assez, grand secours pour l’auteur de cet ouvrage. L’avocat Dupont, que Voltaire appelle Dupont mon ami, dans sa lettre du 3 janvier 1755 à Hénault, était philosophe, et, au besoin, un peu versificateur. — Le recueil des lettres de
  2. Denis de Syracuse, auquel Voltaire comparait alors Frédéric.