Correspondance de Voltaire/1754/Lettre 2770

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Correspondance de Voltaire/1754
Correspondance : année 1754GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 242).

2770. — À M. DEVAUX.
À Plombières, le 19 juillet.

Mon cher Panpan, Mlle  de Francinetti vient de mourir subitement, pendant qu’on dansait à deux pas de chez elle, et on n’a pas cessé de danser. Qui se flatte de laisser un vide dans le monde et d’être regretté a tort. Elle doit pourtant être regrettée de ses amis ; elle l’est beaucoup de moi, qui connaissais toute la bonté de son cœur. Elle m’avait montré une lettre de vous, dont je vous dois des remerciements. J’ai vu que vous souhaitiez de revoir votre ancien ami. Vous parliez dans cette lettre des bontés que Mme  de Boufflers et M. de Croï veulent bien me conserver. Je vous supplie de leur dire combien j’en suis touché, et à quel point je désirerais leur faire encore ma cour ; mais ma santé désespérée, et des affaires, me rappellent à Colmar, où j’ai quelque bien qu’il faut arranger. Mme  Denis m’y accompagne. Mes deux nièces vous remercient des choses agréables qui étaient pour elles dans votre lettre à Mlle  Francinetti.

Adieu, mon ancien ami ; votre belle âme et votre esprit me seront toujours bien chers, et vous devez toujours me compter parmi vos vrais amis. V.