Correspondance de Voltaire/1755/Lettre 2941

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Correspondance de Voltaire/1755
Correspondance : année 1755GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 399).

2941. — À M. THIERIOT[1].
Aux Délices, 19 juin.

Voilà qui va fort bien, mon ancien ami ; mais vous ne me dites point comment il faut faire tenir le petit paquet[2]. M. Darget a un exemplaire détestable, et il ne devrait en avoir aucun. Il y a dans sa copie une quantité énorme de mauvais vers, insérés par un nommé Tinois, moitié fou, moitié poëte, que j’avais mené avec moi à Berlin. Il a vendu son maudit exemplaire cinquante ducats à un grand prince, et ce grand prince aurait bien fait de le jeter au feu.

Voici des vers qui sont de moi, et qui n’en sont pas meilleurs ; rongez cet os-là, en attendant mieux, et continuez à m’aimer.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. La Pucelle corrigée.