Correspondance de Voltaire/1755/Lettre 3078

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Correspondance de Voltaire/1755
Correspondance : année 1755GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 520).

3078. — À M.  TRONCHIN, DE LYON[1].
Délices, 10 décembre.

Vous apprendrez, monsieur, par toutes les lettres de cet ordinaire, que nous avons été honorés aussi d’un petit tremblement de terre. Nous en sommes pour une bouteille de vin muscat qui est tombée d’une table, et qui a payé pour tout le territoire. Il est heureux d’en être quitte à si bon marché. Ce qui m’a paru d’assez singulier, c’est que le lac était tout couvert d’un nuage très-épais par le plus beau soleil du monde. Il était deux heures vingt minutes ; nous étions à table dans nos petites Délices, et le dîner n’en a pas été dérangé. Le peuple de Genève a été un peu effaroucbé ; il prétend que les cloches ont sonné d’elles-mêmes ; mais je ne les ai pas entendues.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.