Correspondance de Voltaire/1756/Lettre 3172
La bise nous a retenus ; nous ne partons pour Berne que demain dimanche, au matin. Je suis très-sensible à tous vos soins. Je recommande à votre grande industrie la porte grillée qui ne ferme point. Si vous en venez à bout, je vous croirai un grand architecte. Pourriez-vous vous amuser à faire un nouveau plan du jardin des Délices, où il n’y eût que des points en crayon ? Nous le remplirons ensemble à mon retour.
Je compte sur les coups de ciseaux des fratelli Cramer ; je voudrais aussi qu’ils allassent lentement avec Louis XIV[1] à qui j’ai encore quelques coups de pinceau à donner. Mme Denis vous a demandé un manteau fourré qui deviendra inutile ; il ne le sera pas d’avoir nos lettres. Je crois qu’on pourrait les adresser à Berne, où nous resterons quatre ou cinq jours au moins.
Allez un peu aux nouvelles chez le résident[2]. Il faut savoir se i Francesi abbiano battuto, o lo siano stati.
Mme Denis, notre surintendante, approuve beaucoup le marché de la paille.
Addio, caro. V.
- ↑ Le Siècle de Louis XIV faisait partie de l’édition de 1756 de l’Essai sur l’Histoire générale devenu Essai sur les Mœurs.
- ↑ Montpérou, nommé dans la lettre 2914.