Correspondance de Voltaire/1756/Lettre 3196

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Correspondance de Voltaire/1756
Correspondance : année 1756GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 66-67).

3196. — À M. DUPONT,
avocat.
Aux Délices, 6 juillet.

Mon cher ami, il est vrai que l’homme en question[1] s’est conduit avec ingratitude envers ma nièce et moi, qui l’avions accablé d’amitiés et de présents. J’ai été obligé de le renvoyer. Je ne me suis jamais trompé sur son caractère, et je sais combien il est difficile de trouver des hommes.

Je vous avoue que j’en prendrais bien volontiers un de votre main ; mais j’ai toute ma famille auprès de moi, et un très-grand nombre de domestiques, de sorte qu’il ne me reste pas un logement à donner. Mme  Denis vous fait les plus tendres compliments. Je vous prie, mon cher ami, de ne nous pas oublier auprès de M.  et de Mme  de Klinglin.

Je vous plains toujours d’être à Colmar, et, en vous regrettant, je me sais bon gré d’être aux Délices. Je ne connais en vérité d’autre chagrin que celui d’être séparé de vous. Vous avez une femme aimable, de jolis enfants. Soyez heureux, s’il est possible de l’être. Je vous embrasse tendrement. V.

  1. Colini.