Correspondance de Voltaire/1757/Lettre 3396

La bibliothèque libre.
Correspondance de Voltaire/1757
Correspondance : année 1757GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 246).

3396. — DE CHARLES-THÉODORE,
électeur palatin.
Schwetzingen, ce 15 août.

Ce n’est que la quantité d’affaires dont j’ai été occupé, monsieur, qui m’a fait retarder si longtemps à répondre aux lettres[1] que vous m’avez écrites. Je suis très-obligé au petit Suisse de ses justes réflexions sur Raminagrobis[2], dont les affaires vont à présent très-mal. Il faut espérer que cela l’obligera de souscrire à des conditions de paix qui rendront le calme à l’Europe.

Je suis bien charmé que l’affaire de la rente viagère[3] ait été terminée à votre satisfaction. Comptez qu’en toute occasion je serai fort aise de contribuer à tout ce qui pourra vous être agréable.

Vous me ferez plaisir, monsieur, de me dire votre sentiment sur la nouvelle tragédie d’Iphigénie en Tauride[4], qui a eu un si brillant succès à Paris ; je n’en ai vu, jusqu’à présent, qu’un extrait. On en dit la versification un peu dure, et qu’elle sera moins goûtée à la lecture qu’à la représentation. Il est si difficile de vous ressembler, et même d’approcher de vos talents ! Je regrette infiniment que votre santé me prive du bonheur d’en pouvoir profiter.

Je suis avec une parfaite estime, etc.


Charles-Théodore, électeur.

  1. Ces lettres n’ont pas été recueillies. (Cl.)
  2. Le roi de Prusse.
  3. Voltaire avait placé entre les mains de l’électeur palatin une partie de son bien.
  4. Voyez lettre 3373.