Correspondance de Voltaire/1757/Lettre 3408

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Correspondance de Voltaire/1757
Correspondance : année 1757GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 256).

3408. — À M.  LE CONSEILLER TRONCHIN[1].
Au Chêne, à Lausanne, 2 septembre.

Je vous dirai que dans une lettre de Vienne, du 24 août, nous lisons ces paroles : « Nous recevons la confirmation d’une glorieuse victoire remportée par le colonel James à Landshut, en Silésie, avec cinq ou six bataillons contre huit mille Prussiens, commandés par deux généraux. La perte de l’ennemi passe trois mille hommes ; tandis que la nôtre, ce qui est peu croyable, mais ce qui est très-vrai, n’est que de dix-sept morts et de quatre-vingt-un blessés, »

Cette nouvelle a besoin, dans mon Église, d’un nouveau sacrement de confirmation. Or, mes amis, ouvrez les yeux et les oreilles. Le roi de Prusse m’écrit « qu’il ne doute pas que je ne me sois intéressé à ses succès et à ses malheurs, et qu’il lui reste à vendre cher sa vie, etc. » La margrave de Baireuth m’écrit une lettre lamentable, et je suis actuellement occupé à consoler l’un et l’autre. Je ne hais pas ces petites révolutions : elles amusent et elles exercent ; elles affermissent la philosophie.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.