Correspondance de Voltaire/1757/Lettre 3432

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Correspondance de Voltaire/1757
Correspondance : année 1757GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 281).

3432. — À M.  BERTRAND[1],
pasteur à berne.
Aux Délices, 16 octobre.

Mon cher ami, votre paquet doit être à Lausanne, avec celui de M.  Polier de Bottens. Je lui écris pour qu’il vous le fasse tenir. Vos occupations sont tranquilles et agréables, tandis que le mal moral et le mal physique inondent la terre. On croyait le 7, à Strasbourg, qu’il y avait eu une bataille, et on craignait beaucoup, parce que le courrier ordinaire avait manqué. Travaillez, mon cher ami, sur les productions merveilleuses de la terre. Les philosophes examinent avec peine ce que les rois détruisent si aisément. Sondez la nature des métaux, qu’ils ravissent ou qu’ils emploient à la destruction. Leur cœur et ceux de leurs importants esclaves est plus dur que tous les minéraux dont vous parlerez. Mes tendres respects à M.  et à Mme  de Freudenreich, qui ont, ainsi que vous, un cœur si différent de celui des princes.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.