Correspondance de Voltaire/1757/Lettre 3445

La bibliothèque libre.
Correspondance de Voltaire/1757
Correspondance : année 1757GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 292-293).

3445. — À M. TRONCHIN, DE LYON[1].
Délices, 7 novembre.

Je crois Leipsick secouru après avoir payé. Les Autrichiens y sont venus quelques jours trop tard. On est ivre de joie à Vienne d’avoir été deux jours dans Berlin, et d’avoir emporté deux cent mille écus à celui qui prenait tout. Ils ont bien promis d’y revenir. L’impératrice a dit : « Daun m’a fait plus de bien ; mais Hadish m’a fait plus de plaisir. » La révolution va grand train. Les Autrichiens font tout ; les Français semblent se borner aux quartiers d’hiver. Le temps dévoilera ce mystère.

Esculape-Tronchin nous attire ici toutes les jolies femmes de Paris. Elles s’en retournent guéries et embellies. Il est allé au-devant de Mme d’Épinai, qui s’est trouvée mal sur le chemin de Lyon à Genève, Il lui rendra la santé comme aux autres. Je ne crois d’autres miracles que les siens. Nous avons aussi l’abbé de Nicolaï, qu’il arracha dans Paris à dix-huit saignées et à la mort. Enfin je vis, et je le remercie aussi pour ma part.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.