Correspondance de Voltaire/1758/Lettre 3543

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Correspondance de Voltaire/1758
Correspondance : année 1758GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 386-387).

3543. — À MADAME LA COMTESSE DE LUTZELBOURG.
1er février.

Je suis bien touché du souvenir de M.  le comte de Lutzelbourg. Je lui souhaite des campagnes heureuses pendant l’été, et de bons quartiers d’hiver ; point de coups de fusil, de grosses pensions et des honneurs, et quelquefois une douce retraite à l’île Jard avec la plus aimable et la plus respectable femme du monde, qui est madame sa mère.

La conversation du roi de Prusse[1] et de l’Anglais Mitchell est imprimée, et n’en est guère plus vraie. Il se peut faire à toute force qu’un ministre anglais ait parlé de Dieu ; mais il ne se peut qu’il ait dit au marquis de Brandebourg que Dieu était le seul à qui l’Angleterre ne donnât pas de subsides, attendu que le marquis n’en a jamais reçu, et que le Danemark est actuellement le seul État qui reçoive des guinées.

Je vous supplie, madame, de vous tenir bien chaudement. Je n’ai plus de mouches ; mais j’ai de la neige, et autant qu’il y en a sur l’Aller. Portez-vous bien, et moquez-vous du monde. Mille respects.

  1. Voyez lettres 3509 et 3512.