Correspondance de Voltaire/1758/Lettre 3628

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Correspondance de Voltaire/1758
Correspondance : année 1758GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 463).

3628. — À MON IMPITOYABLE ESCULAPE (TRONCHIN)[1].

Mon cher grand homme, le rôle de confidente n’est pas dangereux : il n’y a point de rôle comique qui ne demande plus d’action et de voix. Une confidente dit son avis tout doucement à sa maîtresse. Votre présidente a une dureté au foie que le plaisir seul peut fondre. Mais vous êtes son maître et le nôtre, et nous sommes tous vos brebis : conduisez-nous.

On parle d’une victoire du roi de Prusse ; on parle de la suite de la victoire[2] du prince de Brunswick ; on parle d’horreurs. À Paris, on murmure ; à Versailles, on ne dit mot. Intérim vale.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. La victoire de Crevelt, remportée sur les Français le 23 juin.