Correspondance de Voltaire/1758/Lettre 3654

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Correspondance de Voltaire/1758
Correspondance : année 1758GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 492-493).

3654. — À M.  TRONCHIN, DE LYON[1].
Délices, 9 septembre.

Je doute fort que l’homme le plus adroit eût pu engager messieurs de Berne à vous prêter deux millions. Ils donnent des régiments pour de l’argent, et n’en prêtent point à la France. C’est un système qu’il serait difficile de changer. Il est certain qu’ils viennent de donner au landgrave de Hesse cent mille écus qu’ils lui avaient promis. Le résident d’Angleterre qui est à Berne y a plus de crédit que l’ambassadeur.

Les nouvelles d’Allemagne varient si fort, les Prussiens exagèrent tant et sont si gascons, les Russes sont si menteurs, Paris est si peu instruit, que je ne crois rien et que je ne vous mande rien.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.