Correspondance de Voltaire/1758/Lettre 3687
Mon cher ami, je ne lis ni journal partial ni journal impartial, et rarement les gazettes, qui content pourtant que le Pyrrhus du Nord a été totalement défait. Cette nouvelle est plus importante que les livres nouveaux sur l’esprit, sur la comédie de Genève, et sur l’autre comédie des pasteurs franco-suisses. Mme de Bentinck, qui croit être grande Autrichienne parce qu’elle plaide à Vienne[1], est fort contente de Berne, et peu de votre Helvétie ; moi, je suis content de tout, et si content, que je suis en effet en marché de la seigneurie de Fernex. Mais il y a tant de droits à payer, tant de choses à discuter, les affaires sont si longues et la vie est si courte, que je pourrais bien me tenir dans mon petit ermitage des Délices.
Di melius fecere ; beme est, nihil amplius opto[2].
Mon grand désir est de vous revoir, vous et M. et Mme de Freudenreich, à qui je vous prie de présenter mes respects. V.