Correspondance de Voltaire/1758/Lettre 3691

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Correspondance de Voltaire/1758
Correspondance : année 1758GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 527).
3691. — À M. LE CONSEILLER LE BAULT[1].
Aux Délices, près de Genève, 1er novembre.

Monsieur, permettez que je vous parle d’abord de boire : car s’il est vrai que le marécbal de Daun ait déconfit le roi de Prusse, nunc est bibendum, nunc pede libero pulsanda tellus.

Je crois bien que vous n’avez pas, cette année, le meilleur vin du monde. Mais si vous en avez de potable, et qui soit seulement du vin d’ordinaire à bon marché, je vous en demande trois tonneaux.

J’ai une autre grâce à vous demander, monsieur ; je soumets à vos lumières et je recommande à votre protection le mémoire ci-joint[2]. Il est fondé sur la plus exacte vérité, et j’ai toutes les pièces justificatives ; un mot de vous à M. Drouin peut tout finir, et je serai infiniment sensible à votre bonté. Je ne mets point d’enveloppe pour épargner les frais inutiles.

Je n’en suis pas avec moins de respect, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.


Voltaire.

  1. Éditeur, de Mandat-Grancey.
  2. Le mémoire en question manque dans la collection, et les renseignements sur l’affaire dont il traite nous manquent absolument. (Note de M. de Mandat-Grancey. )