Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4029

La bibliothèque libre.
Correspondance de Voltaire/1760
Correspondance : année 1760GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 285).

4029. — À M. PIERRON.
À Tournay, par Genève, 21 janvier.

Le froid me tue, les neiges me désespèrent, mon cher monsieur ; mais je ne puis m’empêcher de dicter ce petit billet de malade pour vous remercier tendrement de tout ce que vous avez fait pour mon cher Colini. Comptez que vous l’avez fait pour vous-même. Vous vous êtes acquis un ami reconnaissant ; il vous est attaché pour la vie : il ne me parle dans ses lettres que des obligations qu’il vous a.

Mettez-moi, je vous prie, aux pieds de Son Altesse électorale, et réservez à Schwetzingen une chambre à cheminée pour un pauvre malingre qui fait du feu à la Saint-Jean. J’ose croire que mon cœur est fait pour le sien ; mais mon corps est bien loin. Je respecterai et j’adorerai ce prince jusqu’au dernier moment de ma vie.


Voltaire, comte de Tournay.