Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4028

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Correspondance de Voltaire/1760
Correspondance : année 1760GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 285).
4028. — À M.  COLINI.
À Tournay, par Genève, 21 janvier.

Mon cher secrétaire intime de Son Altesse électorale, je connais votre bon cœur à la manière tendre et pathétique dont vous me parlez de M.  Pierron, et surtout à votre attachement pour le meilleur prince qu’il y ait sur la terre. Vous voilà heureux, puisque vous êtes auprès de lui. J’espère, tout malingre que je suis, partager votre bonheur cet été. Vous me ferez grand plaisir de m’écrire quelquefois quand… Je vous embrasse de tout mon cœur.


V., comte de Tournay[1].

  1. Voici ce que dit Colini, dans ses Mémoires, au sujet de cette signature : « Voltaire signa quelque temps de la sorte, après avoir acquis la terre de Tournay. Ses ennemis ne virent pas que c’était une plaisanterie, et accusèrent ce grand homme d’une vanité ridicule. Il avait pris ce titre de comte comme il prit ensuite celui de frère Voltaire, capucin indigne, lorsque les capucins du pays de Gex l’eurent nommé (1770) leur père temporel. »