Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4061

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Correspondance de Voltaire/1760
Correspondance : année 1760GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 319).

4061. — À M.  DE BRENLES.
Aux Délices, 3 mars.

Votre petit mémoire, mon cher ami, est une bonne provision pour l’histoire ; mais il doit servir encore plus à la philosophie. Il peut apprendre aux hommes nés libres qu’ils ne doivent point vendre leur sang à des maîtres étrangers, qu’ils ne connaissent pas, et qui peuvent leur faire plus de mal que de bien.

J’ai la plus grande envie de venir philosopher avec vous avant que vous retourniez à Ussières. Je ne regrette guère les bals et les comédies, mais je regrette beaucoup votre conversation. Je vous prie de vouloir bien ne me pas oublier auprès de vos amis, et surtout auprès de M.  le bailli de Lausanne et de madame son épouse. La vôtre vous a-t-elle donné quelque petit philosophe ?

Je vous embrasse de tout mon cœur ; adieu. La misère et le trouble sont en France ; nous avons ici le nécessaire et la paix. V.