Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4332

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Correspondance : année 1760
Garnier (Œuvres complètes de Voltaire, tome 41p. 62).
4332. — À M. COLINI.
Aux Délices, 12 novembre.

Je vous écris, mon cher Colini, pour vous et pour M. Harold[1]. Il me mande que vous avez traduit un opéra, et que bientôt vous en ferez ; je viendrai sûrement les entendre. Ma mauvaise santé, mes bâtiments, m’ont empêché, cette année, de faire ma cour à Son Excellence électorale ; mais, pour peu que j’aie assez de force, l’année qui vient, pour me mettre dans un carrosse, soyez sûr que je viendrai vous voir. Je fais mille tendres compliments à M. Harold. Je ne peux pas actuellement écrire de ma main ; je deviens bien vieux et bien malade. Il est vrai que j’ai joué la comédie ; mais je n’ai joué que des rôles de vieillards cacochymes.

Les fers sont au feu pour la petite affaire[2] que vous savez ; mais on ne pourra battre ce fer que quand les choses qui se décident par le fer auront été entièrement jugées. Je vous embrasse de tout mon cœur.

  1. Cet Anglais, ami de Colini, était attaché à la personne de l’électeur Charles-Théodore. L’opéra traduit de l’italien par Colini était intitulé Cajo Fabrizio. Il avait été représenté sur le théâtre du palais de Manheim.
  2. Toujours l’affaire de Francfort.