Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4332
Je vous écris, mon cher Colini, pour vous et pour M. Harold[1]. Il me mande que vous avez traduit un opéra, et que bientôt vous en ferez ; je viendrai sûrement les entendre. Ma mauvaise santé, mes bâtiments, m’ont empêché, cette année, de faire ma cour à Son Excellence électorale ; mais, pour peu que j’aie assez de force, l’année qui vient, pour me mettre dans un carrosse, soyez sûr que je viendrai vous voir. Je fais mille tendres compliments à M. Harold. Je ne peux pas actuellement écrire de ma main ; je deviens bien vieux et bien malade. Il est vrai que j’ai joué la comédie ; mais je n’ai joué que des rôles de vieillards cacochymes.
Les fers sont au feu pour la petite affaire[2] que vous savez ; mais on ne pourra battre ce fer que quand les choses qui se décident par le fer auront été entièrement jugées. Je vous embrasse de tout mon cœur.