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Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4338

La bibliothèque libre.
Correspondance : année 1760
Garnier (Œuvres complètes de Voltaire, tome 41p. 66).

4338. — À M. DUCLOS[1].
19 novembre.

C’est pour vous donner avis, mon cher et illustre confrère, que je vous ai adressé un paquet et une lettre sous l’enveloppe de M. Jannel  ; vous m’aviez mandé que je pouvais me servir de cette voie. Vous croyez bien que ce n’est pas la lettre T qui est dans le paquet ; c’est un Czar. Peut-être n’avez-vous pas encore prévenu M. Jannel de l’envoi que je devais vous faire, et ce paquet pourrait bien rester à la poste. Je vous disais dans ma lettre que M. Duvergier, l’un des cent bras de M. de Montmartel , a ordre de payer les 600 francs, et que vous n’avez qu’à faire écrire le nom de M. Duvergier sur mon billet.

Aujourd’hui je vous écris sur ce qu’on m’a mandé que Fréron, dans l’une de ses feuilles, s’avise de dire que, dans la dernière assemblée publique, il n’y avait que douze académiciens, que les autres dédaignent trop le corps pour paraître au nombre de ses membres. Voilà à peu près le sens de ce qu’on m’a mandé. Si cela est, souffrirez-vous que ce misérable insulte impunément l’Académie ? J’ai vu un temps où il aurait été puni. C’est à vous à voir ce que vous devez et ce que vous pouvez faire. Je m’en rapporte bien à vous.

Je suis à vos ordres avec les sentiments que je vous dois.


  1. Éditeurs, de Cayrol et François.