Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4379

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Correspondance : année 1760
Garnier (Œuvres complètes de Voltaire, tome 41p. 104).

4379. — À M.  JEAN SCHUVALOW.
Ferney, par Genève, 20 décembre.

Monsieur, je vous souhaite la bonne année ; votre pauvre secrétaire n’a plus que cela à faire : Votre Excellence m’a cassé aux gages. Il y a un siècle que je n’ai eu de vos nouvelles, et je suis toujours dans une profonde ignorance touchant les paquets que j’ai eu l’honneur de vous envoyer. Le gentilhomme qui devait venir de Vienne à Genève est apparemment amoureux de quelque Allemande. Nuls papiers, nulle instruction pour achever votre Histoire de Pierre le Grand. Enfin ma consolation, monsieur, est de compter toujours sur vos bonnes grâces, sur votre zèle pour la mémoire d’un fondateur et d’un grand homme. Vous n’abandonnerez pas votre ouvrage. J’ai toujours le bonheur de parler de vous à M.  de Soltikof. Il est plus digne que jamais de votre bienveillance. Vous le verrez un jour très-savant, et jamais la science n’aura logé dans une plus belle âme.

Je vous réitère, monsieur, mes souhaits pour votre prospérité, et pour celle de votre auguste impératrice.

Recevez le tendre respect de votre, etc. V.