Correspondance de Voltaire/1761/Lettre 4422

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Correspondance : année 1761
Garnier (Œuvres complètes de Voltaire, tome 41p. 155-156).

4422. — À M. DAMILAVILLE.
16 janvier.

Mille tendres remerciements à M. Damilaville pour toutes ses bontés. Voici une petite lettre que je le prie, lui ou M. Thieriot, de vouloir bien faire parvenir à M. Dumolard, par cette petite poste si utile au public, et que l’ancien ministère avait rebutée pendant cinquante ans.

Ce M. Dumolard est un homme que je dois beaucoup aimer, car c’est lui en partie qui nous a procuré Mlle Corneille. M. Damilaville et M. Thieriot peuvent lire ma lettre à M. Dumolard, et le petit billet de Mlle Corneille. Ils verront si nous savons élever les jeunes filles.

Je fais une réflexion : M. Thieriot me mande que le digne Fréron a fait une espèce d’accolade de la descendante du grand Corneille et de L’écluse, excellent dentiste qui, dans sa jeunesse, a été acteur de l’Opéra-Comique. Si cela est, c’est une insolence très-punissable, et dont les parents de Mlle Corneille devraient demander justice. L’Écluse n’est point dans mon château ; il est à Genève, et y est très-nécessaire ; c’est un homme d’ailleurs supérieur dans son art, très-honnête homme, et très-estimé. La licence d’un tel barbouilleur de papier mériterait un peu de correction.