Correspondance de Voltaire/1761/Lettre 4662

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Correspondance : année 1761
Garnier (Œuvres complètes de Voltaire, tome 41p. 429).
4662. — À M.  LE COMTE D’ARGENTAL.
5 septembre.

Mes divins anges, quand vous voudrez des commentaires cornéliens, vous n’avez qu’à tinter. M. de La Marche, qui arrive, ne m’empêchera pas de travailler. Je l’ai trouvé en très-bonne santé. Il est gai, il ne paraît pas qu’il ait jamais souffert. Nous avons commencé par parler de vous ; et j’interromps le torrent de nos paroles pour vous le mander. Est-il possible que vous ne m’ayez pas mandé le ministère de M. le comte de Choiseul, et que je l’apprenne par le public ? Ah ! mes anges, que je suis fâché contre vous !

Toute votre cour de Parme souscrit pour notre Corneille ; votre prince[1], pour trente exemplaires. M. du Tillot, M. le comte de Rochechouart, souscrivent. La liste sera belle. Je voudrais savoir comment vous avez trouvé la lettre à mon cicéronien Olivet[2].

Vous doutiez-vous que le germe d’Andromaque fût dans Pertharite ? il y a des choses curieuses à dire sur les pièces les plus délaissées. L’ouvrage devient immense ; mais, malgré cela, j’espère qu’il sera très-utile. Il fera dix volumes in-4°, ou treize in-8°[3]. N’importe, je travaillerai toujours, et les Cramer s’arrangeront comme ils pourront et comme ils voudront.

Y a-t-il quelque nouvelle du Droit du Seigneur ? M. Legouz[4] vous enverra une plaisante préface[5].

Mes anges, je baise le bout de vos ailes.

  1. Don philippe, duc de Parme, né le 15 mars 1720, mort le 18 juillet 1765.
  2. La lettre du 20 auguste ; voyez n° 4645.
  3. L’édition forma douze volumes in-8°.
  4. Voyez page 416.
  5. Cette Préface, dont Voltaire reparle encore dans sa lettre du 7 septembre, ne nous est pas parvenue, (B.)