Correspondance de Voltaire/1762/Lettre 5027
On trouve le mémoire de M. Mariette trop long[2], trop minutieux, trop peu intéressant, trop peu éloquent ; mais, tel qu’il est, il sera instructif pour les juges, et cela suffit. On attend beaucoup de celui de M. de Beaumont, il sera signé des plus fameux avocats de Paris ; cette signature fera un effet prodigieux.
M. d’Argental se donne tous les mouvements possibles ; mon neveu agit de son côté avec beaucoup de succès. Je vois évidemment par la disposition des esprits que le parlement de Toulouse sera confondu. Cet exemple pourra servir à inspirer la tolérance que les hommes se doivent les uns aux autres, et qu’ils pratiquent si peu.
M. le duc de Nivernois part aujourd’hui pour l’Angleterre ; il paraît qu’on peut compter sur la paix.
- ↑ Éditeur, A. Coquerel. — L’adresse est : « À monsieur, monsieur de Brusse, à Genève. »
- ↑ Ce Mémoire est fort long en effet (136 pages in-8o), et il est médiocre. Celui d’Élie de Beaumont ne répond pas non plus à l’idée que Voltaire s’en faisait à l’avance. Loyseau de Mauléon, Lavaysse père, et à Toulouse l’avocat Sudre, restèrent tous au-dessous de leur tâche. Voltaire seul est l’âme de ce grand procès :