Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5232

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Correspondance : année 1763GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 424).

5232. — À M. ÉLIE DE BEAUMONT[1].
Aux Délices, 14 mars.

Je n’ai été que votre Jean-Baptiste, monsieur, et vous êtes le sauveur des Calas. Dès que je vis votre mémoire signé de quinze avocats, je crus l’affaire sûre. Le jour de ce fameux conseil d’État fut un beau jour pour les âmes sensibles. Vous ne sauriez croire combien on vous donne de bénédictions chez nos huguenots. Il me semble que le reste de ce procès ne consistera qu’en formalités. La falsification des pièces n’est point à craindre, parce qu’elles sont signées de Pierre Calas, qui ira à Paris quand il le faudra, et qui reconnaîtrait bien vite la fraude.

Ma joie s’unit à la vôtre et en redouble ; mais je ne puis rien ajouter à l’estime respectueuse avec laquelle j’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.