Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5263

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5263. — À M. DE VÉGOBRE[1],
avocat à genève.
Aux Délices, 4 avril 1763.

Mon ami Pierre rendra compte à. M. de Végobre des sentiments de la respectueuse estime que je lui ai vouée.

Le mot de tolérance dans la bouche d’un ministre d’État et dans la circonstance présente est un grand mot ; j’ose me flatter qu’avant qu’il soit un an on y fera un beau commentaire, mais il faut que dans certains quartiers méridionaux on recommande la plus grande circonspection. Trois ministres d’État pensent d’une manière également favorable ; nous n’en avons qu’un contre nous, et on le fléchira.

À l’égard des Lettres toulousaines, ce livre ne sera jamais lu à Paris, parce que l’affaire des Calas, qui tient la moitié du livre, est assez connue, et qu’on ne se soucie pas du tout du reste.

Il n’y aura rien ni à craindre ni à espérer de ce livre, et pourvu qu’il ne paraisse qu’après l’envoi des procédures de Toulouse, il n’y aura rien du tout à craindre.

  1. Dernier Volume des Œuvres de Voltaire, 1862.