Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5322
Quelqu’un ayant dit que l’extinction des jésuites rendrait la France heureuse, quelqu’un ayant répondu que pour compléter son bonheur il fallait se défaire des jansénistes, quelqu’un se mit à dire ce qui suit :
Les renards et les loups furent longtemps en guerre :
Les moutons respiraient ; des bergers diligents
Ont chassé par arrêt les renards de nos champs :
Les loups vont désoler la terre.
Nos bergers semblent, entre nous,
Un peu d’accord avec les loups.
Je vous demande pardon, mon cher frère, de vous avoir demandé si on payait cette année le troisième vingtième ; j’ai su qu’on le payait, et je trouve cela très-juste, car il faut acquitter les dettes de l’État. Tout bon citoyen doit penser ainsi.
Que fait frère Thieriot ? Vous verrai-je ? Écrasez l’infâme.
Vous noterez qu’Omer a gardé Mme de Lauraguais pendant sa petite vérole, quoiqu’il ne la gardât pas par état, et qu’il a fait des vers dignes de sa prose en faveur de l’inoculation. Je les aurai, ces beaux vers, et nous rirons, mes frères.