Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5322

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Correspondance : année 1763GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 505).
5322. — À. M.  DAMILAVILLE.
19 juin.

Quelqu’un ayant dit que l’extinction des jésuites rendrait la France heureuse, quelqu’un ayant répondu que pour compléter son bonheur il fallait se défaire des jansénistes, quelqu’un se mit à dire ce qui suit :


Les renards et les loups furent longtemps en guerre :
Les moutons respiraient ; des bergers diligents
Ont chassé par arrêt les renards de nos champs :
Ont chassLes loups vont désoler la terre.
Ont chassNos bergers semblent, entre nous,
Ont chassUn peu d’accord avec les loups.


Je vous demande pardon, mon cher frère, de vous avoir demandé si on payait cette année le troisième vingtième ; j’ai su qu’on le payait, et je trouve cela très-juste, car il faut acquitter les dettes de l’État. Tout bon citoyen doit penser ainsi.

Que fait frère Thieriot ? Vous verrai-je ? Écrasez l’infâme.

Vous noterez qu’Omer a gardé Mme  de Lauraguais pendant sa petite vérole, quoiqu’il ne la gardât pas par état, et qu’il a fait des vers dignes de sa prose en faveur de l’inoculation. Je les aurai, ces beaux vers, et nous rirons, mes frères.