Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5354

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5354. — À M.  LE COMTE D’ARGENTAL.
30 juillet.

J’ai pris la liberté d’envoyer des paperasses à mes anges, attendu qu’on ne peut pas toujours envoyer des tragédies. J’ai recours à leurs bontés, en prose et en vers.

Il est question vraiment d’une affaire considérable. Si M. d’Argental veut seulement jeter les yeux sur le précis de ma Requête au roi en son conseil, il verra de quoi les prêtres sont capables. Je ne sais comment m’y prendre pour faire parvenir par la poste un si énorme paquet à M. Mariette.

Pardon encore une fois, mes divins anges, si je vous importune à ce point.

Je crois qu’on peut faire quelque chose de mes roués[1] : êtes-vous de cet avis ? Savez-vous qu’il est horriblement difficile de trouver des sujets, et de faire du neuf ? Vous voyez : je suis obligé de revenir à Rome, après avoir fait le tour du monde.

Respect, tendresse, et pardon.

  1. La tragédie du Triumvirat.