Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5370

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Correspondance : année 1763GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 541).

5370. — À M.  DAMILAVILLE.
13 auguste.

Je prends le parti d’ennuyer mon frère de mes affaires temporelles. Je lui ai rendu compte de mes trois vingtièmes ; c’est un passe-port pour mes paquets, et le cahier ci-joint, adressé à M. Mariette, concerne un dixième ; ainsi je suis parfaitement en règle avec la poste.

Mme  d’Argental eut la bonté de faire remettre chez M. de Courteilles un gros paquet pour mon frère, le 3 auguste ; je suppose qu’il l’a reçu, et que c’est de lui qu’il me parle dans sa lettre du 5 juillet, laquelle devait être datée du 5 auguste.

L’affaire du dixième est bien plus embarrassante que celle du vingtième. Je paye très-volontiers de justes impôts au roi ; mais il serait dur d’être dépouillé d’une dîme, qui appartient à ma terre depuis deux cents ans, par un prêtre que j’ai comblé de biens, et qui me fait sous main un procès dans le temps même qu’il conclut avec moi l’échange le plus avantageux, et que le roi le ratifie.

Cette conduite sacerdotale touchera mon frère, et je me flatte qu’elle n’étonnera pas le corps des adeptes.

Ô Platons ! ô Anaxagores ! que dites-vous de mon vilain ? Vous dites sans doute : Écr. l’inf…