Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5403
Mon cher frère, je reçois le paquet de M. Mariette, que vous avez la bonté de m’envoyer : je vous en rends mille grâces.
Je suis bien étonné qu’on ait envoyé de Paris un pousse-cul au sieur Briset[1] ; il me semble qu’il y a des pousse-cul à Lyon comme ailleurs, et que l’usage est qu’on envoie les ordres de Paris aux intendants ou aux juges de province, qui les font exécuter Je vois qu’il y a des gens bien alertes dans le monde ; mais mettre le nom d’un pauvre Français à la tête d’un ouvrage anglais comme le bon roi David[2], cela est bien pis que d’être alerte : c’est une scélératesse de libraire. Je ne sais, encore une fois, ce que c’est que ce Caloyer[3] dont on parle ; je vous supplie, mon cher frère, de m’en donner des nouvelles…