Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5405

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Correspondance : année 1763GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 568-569).

5405. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[1].
11 septembre.

Mes divins anges, j’ignore absolument si on fait une Gazette littéraire. Tous les ouvrages nouveaux faits depuis trois mois en Allemagne, en Angleterre, et en Italie, sont déjà annoncés pour la plupart dans les journaux. Mon travail et ma bonne volonté pourraient bien devenir inutiles. Des paquets de livres doivent être arrivés chez M. le duc de Praslin par Strasbourg et par Londres ; mais qui prend le plus long n’arrive jamais le premier. J’attends les ordres de M. le duc de Praslin sur tout cela.

Souffrez, mes très-chers anges, que je lui présente ici mes très-humbles respects, et recevez les miens.

Comment vont les yeux de M. d’Argental ? Pour moi, je n’en ai plus. Celles qui se mettaient à la fenêtre ne s’y mettent plus, les mouleuses cessent de moudre ; l’amandier fleurit, la corde d’argent est cassée sur la fontaine[2]. Adieu les tragédies.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Voyez la note 4 de la page 565.