Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5620

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Correspondance : année 1764GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 186-187).
5620. — À M.  LE MARQUIS DE CHAUVELIN.
À Ferney, 17 avril.

Voilà les Trois Manières. La discrétion et la crainte d’envoyer de gros paquets qui ne valent pas le port m’empêchent d’envoyer à Votre Excellence d’autres rogatons, et d’ailleurs je crois que les Trois Manières sont la moins mauvaise rapsodie du recueil.

Quant au poisson d’avril[1], vous ne l’aurez probablement qu’à la fin de mai, attendu que la sauce de ce poisson est trop difficile à faire, et qu’à mon âge je suis un assez mauvais cuisinier. Je me flatte que madame l’ambassadrice jouit actuellement d’une parfaite santé. Quand on est fait comme elle, comment peut-on être malade ? Je lui ai vu l’air d’Hébé et d’Hygiée ; mais l’air des Alpes est toujours dangereux à quiconque n’y est pas né.

On dit que Mme  de Pompadour est retombée, et que la rechute dans ces maladies-là est toujours dangereuse.

Adieu, monsieur ; conservez vos bontés à ce vieux solitaire qui vous sera toujours attaché avec la tendresse la plus respectueuse.

  1. Voyez la lettre 5608.