Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5839
Votre lettre du 1er décembre, mon cher ami, doit entièrement dissiper les alarmes de ma famille. J’en avais fait part à M. le comte de Montmartin, parce qu’en affaires je ne connais d’habileté que la franchise. Je mande aujourd’hui[1] à M. de Montmartin que c’est vous qui avez dissipé tous mes doutes, et qui consommez la nouvelle négociation que j’ai l’honneur de faire avec monseigneur le duc de Wurtemberg. Je crois que cette nouvelle ne lui déplaira pas, et que ce nouveau contrat que nous allons faire sera l’époque de la confiance du prince en vous, et de votre considération dans sa cour. Il vous regardera comme un homme dont l’intelligence et la probité lui auront été utiles. Je vous prie donc, mon cher ami, de faire le contrat en vertu de la nouvelle procuration donnée par monseigneur le duc de Wurtemberg à M. Jean Maire, et de le faire dresser avec toutes les clauses qui peuvent en assurer la stabilité. M. Jean Maire se charge de payer vos honoraires, en attendant que je puisse venir vous marquer ma reconnaissance à Colmar, où je serai certainement au printemps prochain, si je suis en vie. Je vous embrasse de tout mon cœur avec la tendresse de la plus inviolable amitié.
- ↑ La lettre est perdue.