Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 6019

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Correspondance de Voltaire/1765
Correspondance : année 1765GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 557).

6019. — À M. LE MARQUIS ALBERGATI CAPACELLI[1].
15 mai 1765, à Ferney.

Envoyer, monsieur, de beaux vers italiens à un Français qui perd la vue, c’est donner des perdrix à un homme qui n’a plus de dents. Dès que je pourrai lire, ce sera vous sans doute que je lirai ; et si j’avais pu voyager, ce serait vous que j’aurais voulu voir. Le triste état où je suis ne diminue rien de mon estime et de mon tendre attachement pour vous. Je mourrai avec ces sentiments, et avec le regret de n’avoir pu vous embrasser.

  1. Éditeurs, Bavoux et François.