Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 6050
Mes divins anges, j’attends les roués, afin que mon petit ex-jésuite leur donne le coup de grâce. On me mande que Lekain veut son congé ; je ne sais si c’est tout de bon. Pour Mlle Clairon, il paraît décidé qu’elle donne la préférence à M. Tronchin sur M. le maréchal de Richelieu ; et, malgré les défenses sévères du docteur, elle daignera peut-être étaler ses talents sur notre théâtre de marionnettes, que maman Denis a fait réédifier presque malgré moi. Il paraît que la philosophie est si mal accueillie à présent qu’il faut se réduire à avoir du plaisir.
Vous m’avez envoyé une lettre de M. de Chabanon ; permettez que je vous adresse la réponse.
Pardonnez à ce billet écourté ; mes yeux souffrent beaucoup. Je me mets toujours à l’ombre de vos ailes et des montagnes de la Suisse.
- ↑ Éditeurs, de Cayrol et François.