Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6267
Je vois d’ici, mademoiselle, quel sera le résultat de l’assemblée de vos amis. J’en félicite le public ; mais tâchez que la Déclaration du roi, qu’on sollicite et qui est préparée par un excellent mémoire, soit donnée avant votre rentrée. Votre triomphe alors sera complet, et ce sera une grande époque dans l’histoire des beaux-arts. Je ne vois nul obstacle à cette Déclaration ; elle est déjà minutée. J’ai été la mouche du coche dans cette affaire. J’ai fourni quelques passages des anciens jurisconsultes en faveur des spectacles, et j’en suis encore tout étonné.
Si dans cette aventure vous voyez M. le maréchal de Richelieu, je vous supplie de lui dire que je prends la liberté d’être horriblement fâché contre lui. Que deviendra, s’il vous plaît, un premier gentilhomme de la chambre quand il aura encouru la disgrâce des auteurs et des actrices ?
- ↑ Éditeurs, de Cayrol et François.