Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6720
Le discours de M. Thomas[1], mon cher ami, est un des plus beaux et des plus grands services rendus à la littérature. Voilà l’homme que j’aimerai tant que j’aurai un souffle de vie, et tant que je détesterai les ennemis de la raison.
À propos de raison, avouez que j’ai un bon second dans mon conseiller au grand conseil[2] ; tous les oncles n’ont pas de pareils neveux.
J’augure bien de l’affaire des Sirven. Le roi de Danemark m’écrit une lettre charmante, de sa main[3], sans que je l’aie prévenu, et leur envoie un secours. Tout vient du Nord. N’admirez-vous pas le roi de Pologne, qui a forcé doucement les évêques à être tolérants ? N’oubliez jamais la condamnation de l’évêque de Rostou[4], pour avoir dit qu’il y a deux puissances.
Vous n’aurez point de sitôt les Scythes ; il y a toujours quelque chose à changer à ces maudits ouvrages-là. J’espère que M. de La Harpe vous donnera, à Pâques, quelque chose de meilleur que les Scythes.
On ne peut vous aimer plus tendrement que je vous aime,
- ↑ Voyez lettre 6625.
- ↑ L’abbé Mignot
- ↑ On n’a pas trouvé cette lettre du roi. (K.)
- ↑ Voyez la note, tome XLIV, page 195.