Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6720

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Correspondance : année 1767GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 88-89).
6720. — À M. DAMILAVILLE.
4 février.

Le discours de M. Thomas[1], mon cher ami, est un des plus beaux et des plus grands services rendus à la littérature. Voilà l’homme que j’aimerai tant que j’aurai un souffle de vie, et tant que je détesterai les ennemis de la raison.

À propos de raison, avouez que j’ai un bon second dans mon conseiller au grand conseil[2] ; tous les oncles n’ont pas de pareils neveux.

J’augure bien de l’affaire des Sirven. Le roi de Danemark m’écrit une lettre charmante, de sa main[3], sans que je l’aie prévenu, et leur envoie un secours. Tout vient du Nord. N’admirez-vous pas le roi de Pologne, qui a forcé doucement les évêques à être tolérants ? N’oubliez jamais la condamnation de l’évêque de Rostou[4], pour avoir dit qu’il y a deux puissances.

Vous n’aurez point de sitôt les Scythes ; il y a toujours quelque chose à changer à ces maudits ouvrages-là. J’espère que M. de La Harpe vous donnera, à Pâques, quelque chose de meilleur que les Scythes.

On ne peut vous aimer plus tendrement que je vous aime,

  1. Voyez lettre 6625.
  2. L’abbé Mignot
  3. On n’a pas trouvé cette lettre du roi. (K.)
  4. Voyez la note, tome XLIV, page 195.