Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6729

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Correspondance : année 1767GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 95).
6729, — À M. ÉLIE DE BEAUMONT.
À Ferney, le 9 février.

Je suis bien plus satisfait encore, mon cher Cicéron, de votre dernier mémoire sur la terre de Canon que des premiers. Vous prévenez toutes les objections, vous étouffez tous les murmures. Misericordia cum accusantibus erit. Je serai bien trompé si Cicéron ne gagne pas son procès pro domo sua[1]  ; et j’imagine que vous souperez à Canon, cette année, avec Mme de Beaumont : vous savez cependant qu’on n’est sûr de rien avec les hommes.

À l’égard de Sirven, je m’en remets entièrement à vous ; je n’ai plus rien ni à dire ni à faire. J’attends beaucoup de M. Chardon, qui est, je crois, rapporteur de votre affaire, et qui est sûrement celui des Sirven. Le père et les filles partiront, s’il le faut ; et si le père suffit, il partira seul. On n’attend que vos ordres, et ils seront exécutés sur-le-champ.

Notre petite société de Ferney est bien attachée à M. et à Mme de Beaumont ; nous voudrions que Canon et Ferney ne fussent pas si éloignés l’un de l’autre.

  1. Titre d’un des discours de Cicéron.