Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6816

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Correspondance : année 1767GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 186-187).
6816. — À M. BORDES[1].
27 mars.

On vient de réimprimer, monsieur, le Commentaire sur les Délits et les Peines. L’imprimeur de Genève, nommé Grasset, commence à débiter actuellement son édition ; elle est beaucoup augmentée. Il doit avoir écrit à Deville pour s’arranger avec lui. J’aurai l’honneur de vous en envoyer un exemplaire par la première occasion. On n’ose plus actuellement se servir des courriers des lettres, depuis qu’un coquin de commis, nommé Dumesrel le fils, a osé arrêter le courrier au bureau de Collonges, sur la route de Lyon ; et vous savez qu’il n’y a nulle communication entre Lyon, le pays de Gex et Genève. J’ai pris le parti de faire réimprimer les deux petits volumes que vous savez, et j’espère que vous serez payé au centuple avant six semaines. En attendant, voici une petite brochure[2] qu’on peut mettre dans une lettre ; le port n’en sera pas bien considérable ; elle m’a été envoyée de Paris.

Je ne puis jouir de la consolation de vous aller voir à Lyon ; mais nous sommes malades, Mme Denis et moi. Nous ne pouvons quitter le coin du feu ; nos montagnes sont encore couvertes de neige.

Conservez-moi, monsieur, une amitié dont je sens tout le prix.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Sans doute les Questions de Zapata.