Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6831

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Correspondance : année 1767GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 203-204).
6831. — À M. DAMILAVILLE.
10 avril.

Je reçois, mon cher ami, votre lettre du 3. Coqueley a certainement approuvé les infamies de Fréron sur la famille Calas, j’en suis certain ; mais, pour ne pas compromettre M. de Beaumont, retranchons ce passage. Je crois que vous pouvez très-bien faire imprimer la lettre[1] par Merlin, avec l’addition que je vous envoie ; cette publication me paraît essentielle. Au reste, les Welches sont bien welches ; mais il faut les forcer à goûter le noble et le simple. Ils commencent à n’aimer que les tours de passe-passe et les tours de force. Le goût dégénère en tout genre ; c’est aux Français à ramener les Welches. Je n’ai reçu encore ni le ballot, ni les mémoires pour Sirven, ni aucun envoi de Lyon. Je suis dans la position la plus désagréable et la plus gênante. Pourquoi faut-il que je sois dans un désert, et séparé de vous ?

On m’a envoyé de province une espèce de dialogue entre l’auteur de Bélisaire et un moine. L’auteur a trouvé dans saint Paul qu’il ne faut pas damner Marc-Aurèle. Il pourrait faire rougir la Sorbonne, si les corps rougissaient. Écr. l’inf….

  1. Celle du 20 mars ; voyez n° 6804