Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6870

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6870. — À FRÉDÉRIC II, ROI DE PRUSSE.
2 mai 1767[1]
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Je rends grâce à Votre Majesté de ce qu’elle a daigné m’envoyer, par M. de Catt, la réponse qu’elle a faite à Marmontel sur la Poétique[2]. Que de leçons elle nous donne ! Votre digne Suisse[3] m’a écrit une lettre charmante. Il s’estime heureux d’avoir vu ces grandes scènes où Votre Majesté a joué si supérieurement son rôle. Pour moi, je l’estime plus heureux d’être chaque jour aux pieds de mon héros, s’occupant du bonheur de son peuple.

  1. Ce fragment est bien de l’année 1767, comme on peut le voir par son contenu. La lettre de d’Alembert à Frédéric, du 10 avril de la même année, nous apprend que ce fut en effet vers ce temps que le roi envoya à Marmontel ses observations sur la Poétique de cet écrivain. Cependant M. Beuchot a inséré ce fragment dans une lettre de Voltaire à Frédéric qui est réellement du 31 juillet 1772, date sous laquelle elle est placée avec raison dans l’édition de Kehl ; mais l’habile éditeur français a commis la même erreur que les éditeurs de Bâle, en assignant à cette lettre la date du 2 mai 1767, à laquelle n’appartient que le fragment qui nous occupe. (Œuvres de Frédéric le Grand, note de l’édition Preuss.)
  2. La réponse aux remarques de Frédéric se trouve dans les Œuvres complètes de Marmontel, Paris, 1820, tome VII, iie partie, pages 828-831.
  3. De Catt était Suisse ; voyez tome XL, page 69.