Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6889

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6889. — À M. ***,
pour remettre au comte de wargemont[1].
À Ferney, 20 mai.

Je suis bien malade, monsieur, et la santé de Mme Denis est aussi un peu altérée ; ainsi nous comptons sur l’indulgence de M. le comte de Wargemont, quand il aura la bonté de venir dans notre hôpital. Vous savez que nous ne sortons jamais ; tous les jours nous sont égaux, et, soit qu’il nous fasse l’honneur de venir dîner vers les deux heures, ou de venir souper et coucher, nous nous flattons qu’il voudra bien avoir quelque condescendance pour un vieillard malingre et pour la simplicité de notre vie.

Vous connaissez les sentiments respectueux avec lesquels j’ai l’honneur d’être, monsieur, votre, etc.

Voltaire.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François. — Le comte de Wargemont était colonel en second de la légion de Soubise, plus tard brigadier et maréchal de camp. Lors des troubles de Genève, en 1767, il vint à Ferney à la tête de sa légion.