Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6955

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Correspondance : année 1767GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 326-327).
6955. — À M. L’ABBÉ COGER[1].
27 juillet.

Vous êtes bien à plaindre, monsieur, de vous acharner à calomnier des citoyens et des académiciens que vous ne pouvez connaître.

Vous m’imputez, dans votre critique de Bélisaire, à la gloire duquel vous travaillez, vous m’imputez, dis-je, un poëme sur la Religion naturelle. Je n’ai jamais fait de poëme sous ce titre. J’en ai fait un, il y a environ trente ans, sur la Loi naturelle[2], ce qui est très-différent.

Vous m’imputez un Dictionnaire philosophique, ouvrage d’une société de gens de lettres, imprimé sous ce titre, pour la sixième fois, à Amsterdam, qui est une collection de plus de vingt auteurs, et auquel je n’ai pas la plus légère part.

Page 96, vous osez profaner le nom sacré du roi, en disant que Sa Majesté en a marqué la plus vive indignation à M. le président Hénault et à M. Capperonnier[3]. J’ai en main la lettre de M. le président Hénault, qui m’assure que ce bruit odieux est faux. Quant à M. Capperonnier, j’atteste sa véracité sur votre imposture. Vous avez voulu outrager et perdre un vieillard de soixante et quatorze ans, qui ne fait que du bien dans sa retraite ; il ne vous reste qu’à vous repentir.

  1. Voyez tome XXI, page 357.
  2. Voyez tome IX.
  3. Voyez lettre 6963.