Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6957

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Correspondance : année 1767GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 327-328).
6957. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
29 juillet.

Mon divin ange, vos Scythes de Lyon sont prêts ; j’y ai fait tout ce que j’ai pu. Je pense que les Illinois ayant voulu imiter les Scythes dans le cinquième acte, il sera bon de ne les jouer qu’une seule fois avant Fontainebleau, deux fois tout au plus.

Vous avez peut-être vu la nouvelle édition du Coger, régent au collège Mazarin, contre Bélisaire. Pourquoi me fourre-t-il là ? pourquoi une si étrange calomnie ? est-il permis de prostituer ainsi le nom du roi ? Et cela s’imprime avec permission ! et on me dit : Méprisez ces sottises ; laissez-vous calomnier ; laissez-nous en rire. Quant à La Beaumelle, qui est de la clique de Fréron, les avoyers de Berne, plus essentiellement outragés que moi dans les ouvrages de ce misérable, viennent de s’en plaindre à M. de Choiseul. Si j’étais souverain à Berne, je ne me plaindrais pas.

Mon cher ange, mettez-moi aux pieds de mes deux protecteurs, et soyez le troisième.