Correspondance de Voltaire/1768/Lettre 7313

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Correspondance : année 1768GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 46 (p. 95-96).
7313. — À M. HENNIN.
À Ferney, 18 auguste.

Je ne vous ai point du tout prié, monsieur, de mettre auguste à la place d’août, comme en usent tous les peuples de l’Europe, excepté les Welches. Mais je vous prie de croire que j’ai l’hypothèque la plus assurée sur la terre d’Annemasse, attendu que j’ai prêté expressément pour en faire l’acquisition, et pour prix non payé. J’ai été substitué aux droits de M. de Barol, ci-devant possesseur de cette terre. J’en ai la reconnaissance. Toutes les règles ont été observées dans mon contrat.

Je plains beaucoup Mme de Monthou, et sa rage de se remarier. Je souhaite que ses autres créanciers entrent comme moi dans quelque composition.

Voulez-vous bien avoir la bonté, monsieur, de me marquer si M. de Foncet veut pêcher Annemasse, soit en eau claire, soit en eau trouble. Je n’aurai pas à me reprocher d’avoir dépouillé la veuve et l’orphelin ; et, si vous accommodez cette affaire, je vous serai très-obligé de me faire rendre quelques sous pour les louis d’or que j’ai donnés.

Je souhaite à Stanislas et à Catau toutes les prospérités imaginables ; mais à vous surtout, monsieur, que j’aime mieux que tous les potentats du Nord. V.