Correspondance de Voltaire/1768/Lettre 7389

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7389. — À M. LE COMTE DE FÉKÉTÉ.
14 novembre.

Monsieur, ces deux petites pièces m’étant tombées entre les mains, j’ai cru en devoir faire part à celui qui s’amuse quelquefois à en faire de meilleures. Il y a eu peut-être un M. de Saint-Didier[1] et un abbé Caille[2] ; mais je vous suis plus attaché que tous les abbés du monde. Je crois que vous me prenez pour un abbé allemand, ou pour l’abbé de Saint-Gall en Suisse, à l’énorme quantité de vin que vous m’envoyez. Vous me faites trop d’honneur, et vous avez trop de bonté pour un vieillard forcé à être sobre, si j’étais jeune, je viendrais vous faire ma cour, et boire avec vous votre bon vin ; mais je ne boirai bientôt que de l’eau du Styx.

Agréez, monsieur, mes remerciements et mes sentiments respectueux.

  1. Nom sous lequel Voltaire a publié sa satire intitulée le Marseillois et le lion ; voyez tome X.
  2. Voltaire a mis ce nom à ses Trois Empereurs en Sorbonne : voyez tome X.