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Correspondance de Voltaire/1769/Lettre 7560

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Correspondance : année 1769GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 46 (p. 340).
7560. — À M. DE CHABANON[1].
26 mai.

Vraiment, mon cher ami, cette scène était nécessaire ; elle doit faire un grand effet, elle justifie l’impératrice. Peut-être, quand il s’agira de la faire jouer, ajouterez-vous encore quelques nuances dans les caractères d’Eudoxie, de Maxime et de l’ambassadeur. Ce sont ces nuances délicates qui assurent le succès. Vous joindrez de nouveaux détails à ceux qui font déjà le mérite de la pièce. Je suis persuadé qu’en y consacrant à votre loisir quelques matinées, vous en ferez un ouvrage qui restera au théâtre.

Votre divertissement pour les écoles gratuites est non-seulement d’un bon citoyen, mais d’un très-aimable poëte.

La petite et honnête correction est très-justement adressée à l’abbé Foucher. Plût à Dieu que je n’eusse à combattre que des antiquaires ! Les dévots sont plus à craindre. Il y a des Troyens qui forcent quelquefois les Grecs à jouer le rôle de Sinon. Vive memor mei.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.