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Correspondance de Voltaire/1769/Lettre 7568

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Correspondance : année 1769GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 46 (p. 348).
7568. — À MADAME D’ÉPINAI.
4 juin.

Je ne puis dire autre chose à ma philosophe que ce que j’écris à mon philosophe d’Alembert. Je voudrais que tous ceux qui pensent pussent faire un peuple à part, et n’eussent jamais rien de commun avec la canaille idiote, fanatique, persécutante, fourbe, atroce, ennemie du genre humain.

Je suis bien malade, madame, et d’une faiblesse extrême. Un homme tel que M. le comte de Schomberg sera ma consolation ; je n’ai pas tous les jours de pareilles aubaines. Loin de gêner un pauvre malade, il lui fera oublier tous ses maux.

Puisque les lettres au prophète de Bohême sont exactement rendues à ma philosophe, on ne manquera pas d’adresser quelques paquets à M. de Fontaine.

Mille tendres respects.


Et les chiens, s’engraisseront
De ce sang, qu’ils lécheront[1].

  1. C’est le refrain que chante David dans Saul, acte IV. scène v ; voyez tome V,
    page 603.